Une femme à la présidence de l'union départementale de l'Aude
[MAGAZINE] Élève infirmière, la jeune Sandra Rossi s’engage comme sapeur-pompier volontaire. Quelques années plus tard, devenue SPP, elle gravit les échelons aux postes à responsabilité. Désormais présidente de l’union départementale de l’Aude, elle invite les femmes à s’investir dans les amicales et les unions.
Le regard est franc et engageant. Souriante, assise au milieu des volontaires de Leucate, l’infirmière blonde aux yeux clairs prend le temps d’écouter, de parler et d’expliquer. Souvent pressée par un emploi du temps chargé, Sandra Rossi est l’une des deux présidentes d’union départementale en fonction en France. Elle représente l’Aude dans les instances régionale et nationale. Avant même de lui parler, on sent qu’elle rayonne sur son auditoire. « Elle gagne à être connue! », nous confie un officier après son départ. Avec Sandra, tout semble simple.
Ce qu’elle désire vraiment, elle l’obtient. Elle fait partie de ces femmes qui ont la volonté de réussir. À 25 ans, l’élève infirmière décide de s’engager comme volontaire dans la caserne de Capendu, son petit village dans les Corbières. Les hommes ne lui font pas de cadeau, elle doit faire ses preuves, plutôt deux fois qu’une d’ailleurs. « C’était comme cela à l’époque ! » Elle découvre cette sensation unique d’aller au feu. C’est cette mission qu’elle préfère et pratique aujourd’hui, avec sa casquette de SPV comme soutien sanitaire sur les feux de forêt.
En 1998, Sandra obtient son diplôme et intègre le Samu de Carcassonne. Deux ans plus tard, le médecin-chef la recrute comme infirmière protocolée. Administrateur fédéral, le docteur Bassetti est l’artisan de la reconnaissance du SSSM en France. Dans son département, plus de 120 infirmiers SP sont opérationnels.
« Il faut être au courant de tout, suivre les dossiers sensibles, et puis l’OEuvre, le social, les réunions... Un véritable temps plein ! »
Des postes de direction
Avec un mari sapeur-pompier, deux enfants dont un petit, les nuits passées aux urgences commencent à lui peser. En 2005, Sandra réussit le concours de SPP, mais devra attendre encore trois ans pour qu’un poste se libère à la direction. Chargée de la logistique sanitaire et du biomédical, elle retrouve Jean-Yves Bassetti, également PUD. Curieuse de découvrir l’univers de son mentor, elle se présente comme administrateur à l’UD 11. Une année pour découvrir avant d’animer la commission Secourisme. Deux ans plus tard, le docteur la nomme première vice-présidente avant de se retirer définitivement en 2010. Elle se présente à sa place, mais si l’élection n’est qu’une formalité, elle ne s’attend pas à une tâche si importante : « Les gens ne peuvent pas s’imaginer. C’est impressionnant tout ce qu’il faut faire, et pas seulement pour le volontariat. Il faut être au courant de tout, assurer la gestion du quotidien, répondre aux gens qui appellent, suivre les dossiers sensibles, et puis l’OEuvre, le social, les réunions à la région, à Paris... Un véritable temps plein ! »
La première année est difficile, mais rapidement, elle commence à imposer une nouvelle dynamique. À son arrivée, elle recrute une maman veuve de SP, conseillère technique, qui fait le relais avec les autres mamans veuves pour faire connaître l’ODP. « Elle parle avec les mots justes de son vécu. C’est vraiment appréciable », nous confie celle-ci.
Sensibiliser des amicalistes
Depuis quatre ans, elle met l’accent sur la sensibilisation des amicalistes avec des soirées dans les centres de secours et sur la communication en faveur du volontariat. Cette année, 100 000 sets de table sont distribués dans les McDo de l’Aude et 110 000 sacs à pain dans les boulangeries. Un film publicitaire est en prévision pour une diffusion dans les salles de cinéma.
Aujourd’hui, son souhait est d’inciter d’autres femmes à rejoindre les amicales et l’union : « Le réseau associatif est méconnu. Cela n’intéresse pas toujours, il y a un gros turn-over ».
La tâche est compliquée, Sandra le sait, mais les projets ne manquent pas, et son engagement est total.
Texte et photo Patrick Forget