Conservation du patrimoine des sapeurs-pompiers
Doctrine fédérale en matière de conservation du patrimoine des sapeurs-pompiers.
Les réflexions menées sur ce sujet et la prise en compte des actions déjà réalisées par la FNSPF dans ce domaine ont conduit à élaborer une doctrine en quatre points :
- L’identification et la désignation du patrimoine
- La reconnaissance de l’intérêt du patrimoine
- L’expression des choix et positions de la Fédération
- Le rôle de la Commission histoire et musées à la lumière de cette doctrine
1. La désignation du patrimoine
Le patrimoine est celui attaché à l’existence, l’évolution, l’organisation et les activités des sapeurs-pompiers ; il se compose d’éléments matériels et intellectuels. Ce patrimoine se trouve pour une part dans des lieux affectés à son dépôt mais aussi pour une autre au sein des corps où tout ce qui concourt au fonctionnement des secours et de la lutte contre l’incendie constitue un patrimoine potentiel.
Le patrimoine des sapeurs-pompiers est ainsi localisé dans les corps, dans les villes et les départements, dans des réserves et des musées, chez des particuliers et dans des entreprises ainsi qu’au niveau des unions et de la Fédération.
La valeur de ce patrimoine passe par une action de recensement, de classement et répertoriation.
Sa défense nécessite une action d’information pour appeler l’attention sur la fragilité du patrimoine et les risques à maîtriser pour assurer durablement sa mise à l’abri et sa conservation.
Le patrimoine comporte des éléments explicatifs, des éléments révélateurs et de témoignage mais aussi des actions, des connaissances et des objets susceptibles de participer à des animations et des actions de communication.
2. La reconnaissance de l'intérêt de ce patrimoine
Le patrimoine des sapeurs-pompiers présente une intéressante richesse ; il procède en effet des composantes suivantes :
- Un patrimoine scientifique et technique, lié aux missions et techniques des sapeurs-pompiers, à la maîtrise et au traitement des risques physiques.
- Un patrimoine culturel et social déterminé par la place des secours dans la civilisation et celle des hommes qui les assurent dans la société.
- Un patrimoine symbolique et éthique puisqu’aux sapeurs-pompiers et à leurs missions sont attachées des images et des sentiments particuliers.
- Un patrimoine historique et artistique
- Un patrimoine bien spécifique
- Un patrimoine ludique puisque les jeux et jouets ont une place représentative et "reproductive" dans le "monde des sapeurs-pompiers"
Ces caractéristiques confèrent au patrimoine des sapeurs-pompiers une valeur déterminante, tout particulièrement pour leur Fédération. Il est porteur de possibilités valorisantes pour les institutions administratives, associatives et fédérales.
Il est :
- Un vecteur d’identité
- Un terrain de recherches éducatives et universitaires
- Un moyen promotionnel
- Une présence et un témoignage de progrès dans l’organisation, la performance, la réussite dans la distribution des secours mais aussi la preuve de difficultés surmontées tant en matière de moyens que de technique que d’organisation en regard des événements et de l’histoire.
- Un témoignage de l’ingéniosité des industriels et artisans, inventeurs, constructeurs et fabricants du patrimoine du domaine de l’incendie et du secours.
- Un instrument de communication
3. La position fédérale
La Fédération exprime l’intérêt majeur de conserver le patrimoine des sapeurs-pompiers.
Elle prend parti pour une conservation raisonnée, organisée et réfléchie qui intègre les notions d’économie et de qualité, conditions de l’avenir et de la réussite en matière de conservation du patrimoine.
Elle fait le choix de favoriser, encourager, apporter sa caution éventuelle aux actions de conservation y compris des collections d’objets, dès lors qu’elles sont :
- Visibles
- Coordonnées
- Inventoriées
- Respectueuses d’authenticité, de cohérence et de conformité historique.
- Organisées pour que les animations ne mettent pas en danger la bonne conservation des éléments d’intérêt historique majeur.
Elle recommande pour cadre celui des Unions départementales et régionales.
Elle fait le choix de privilégier les actions thématiques et rappelle que les véhicules sont une partie spectaculaire mais restreinte du patrimoine des sapeurs-pompiers.
La Fédération désire prendre en compte les collections privées qui font preuve de sérieux et de persévérance et contribuent à la promotion des sapeurs-pompiers, de leur mission et de leur matériel ; elle souhaite mieux les connaître et rappelle que plusieurs initiatives et collections de particuliers ont été à l’origine d’actions de préservation et de maintien en France d’éléments importants du patrimoine, voire de la création de musées qui ont perduré.
La Fédération attache du prix aux garanties, aux protections statutaires et physiques ainsi qu’au suivi indispensables au prolongement dans le temps des actions entreprises.
4. La Commission histoire, musées et musiques
La Commission fédérale histoire, musées et musiques est légitimement le moteur, l’interprète et le promoteur de la démarche fédérale en matière de conservation du patrimoine.
Par ses travaux, ses avis, la mise en œuvre des compétences de ses membres, ses publications et ses études, elle prend les initiatives, réalise ou apporte son concours ou son arbitrage en application de la doctrine fédérale.
L’action concrète de la Commission dans le domaine des actions de préservation du patrimoine a pour objectif:
- La recherche et la reconnaissance des actions,
- L’intégration aux démarches fédérales comme le catalogue des musées,
- La mise à disposition d’expertise,
- L’appel à la récolte d’informations par le canal de ses réseaux,
- La publication dans le mensuel "Sapeur-pompier de France",
- La participation au congrès fédéral et la supervision des actions de préservation se déroulant à cette occasion,
- La mise à disposition de ses connaissances, notamment aux medias fédéraux,
- La diffusion de conseils en matière de techniques et de principes de préservation, d’organisation et de choix de statuts, d’assurances et de protection,
- L’étude d’une possibilité d’attribution d’un "avis autorisé" pour les actions s’inscrivant dans la doctrine fédérale,
- La progression en véracité et cohérence du patrimoine exposé en proposant les services de ses capacités d’expertise aux responsables des musées.
(1er janvier 2001)