Origines
L’histoire de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France. Comment est née la FNSPF ? Quel était son objectif ? Quelles personnalités ont joué un rôle prépondérant dans son histoire ? Comment s’est-elle imposée dans le paysage français ? Quel est son rôle aujourd’hui ?
Les prémices de la Fédération : s’unir pour être plus forts
C’est à la fin du XIXe siècle à l’initiative de Charles-Auguste Michel, alors capitaine du corps de Vailly dans l’Aisne, que la Fédération nait. Dès le 18 septembre 1881, il réunit 93 officiers de sapeurs-pompiers venus de 18 départements afin de tracer les premiers contours d’une Fédération nationale de sapeurs-pompiers. Leur volonté ? S’unir pour être plus forts et veiller au respect des droits et aux intérêts des sapeurs-pompiers.
La création officielle de la FNSPF
La Fédération nationale des officiers et sous-officiers de sapeurs-pompiers de France et d’Algérie voit le jour le 17 septembre 1882 à Reims, lors du tout premier congrès national. L’organisation évolue très rapidement pour devenir, le 21 juillet 1907, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, avec déjà 85 000 adhérents. Ce n’est qu’en 1997 que la Fédération devient la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF).
Les premiers pas de la FNSPF
Les débuts politiques de la toute jeune Fédération ne se font pas attendre. Elle parvient à :
- faire voter, dans une loi de finances, une taxe sur les compagnies d’assurance contre l’incendie à répartir dans les communes à compter du 1er janvier 1900 pour acquérir du matériel de lutte contre le feu.
- organiser des congrès annuels qui sont l’occasion pour les fabricants de matériels et d’uniformes d’exposer leurs dernières productions, et pour les sapeurs-pompiers eux-mêmes de débattre avec les responsables nationaux de leur ministère de tutelle, l’Intérieur.
Le besoin d’informer les adhérents se fait rapidement sentir : après 30 ans d’existence, la FNSPF fête son 100000e adhérent. Un journal interne est alors créé, nommé le Courrier officiel de la Fédération. Il cède rapidement la place au bimensuel Le Sapeur-Pompier, avant de devenir le mensuel Le Sapeur-Pompier Magazine. En mars 2011, le magazine est renommé Sapeurs-Pompiers de France.
La FNSPF entre 1914 et 1945
Les deux guerres mondiales freinent l’élan de la Fédération, néanmoins citée à l’ordre de la Nation pour l’action de tous ses membres pendant la Seconde Guerre mondiale.
Pendant cette période mouvementée, elle parvient à faire réviser différents décrets statutaires. Le décret de 1925 réorganise profondément les corps de sapeurs-pompiers communaux, désormais reconnus comme entièrement civils (auparavant, les sapeurs-pompiers étaient armés).
Elle crée également un service médical, aujourd’hui le Service de Santé et de Secours Médical (SSSM).
Entre 1926 et 1938, le nombre d’adhérents passe de 125 000 à 178 000. Dans son élan, la Fédération est à l’origine de la constitution, à l’Assemblée Nationale, d’un groupe de défense des sapeurs-pompiers composé de trois cents députés qui relaieront, entre autres, son souhait de rendre la départementalisation obligatoire.
La FNSPF en faveur de la départementalisation des services d’incendie et de secours
Le Commandant Pierre Collinet, élu président de la FNSPF en 1948, marque fortement la vie fédérale durant ses 28 années de présidence. C’est l’époque de la fin du centralisme parisien avec la reprise des congrès en province et de la modification importante des statuts de la Fédération : représentation des régions, vote à bulletins secrets, suppression des membres affiliés et entrée des cadets.
L’action de la Fédération porte alors sur :
- l’acquisition des motopompes par toutes les communes
- la création d’une commission médicale
- la lutte contre la militarisation.
De même, elle revient sur la nécessaire départementalisation. Le décret de 1955 érige les services départementaux d’incendie et de secours en établissements publics départementaux.
Enfin, la Fédération publie un Livre blanc qui fait grand bruit : il traite de la prospective et de l’organisation future des services d’incendie et de secours. Ce ne sont là que les prémisses des lois de 1996 relatives aux services d’incendie et de secours et au développement du volontariat dans les corps de sapeurs-pompiers, adoptées grâce aux travaux de la FNSPF.
Vers une modernisation de la FNSPF
Soucieux de l’image de la Fédération, le colonel Sibué - arrivé à la présidence fédérale en 1976 – décide d’y apporter de la modernité :
- il fait adopter un nouveau règlement intérieur
- il s’investit dans la communication
- il augmente le patrimoine immobilier
- il rajeunit le logo
- il crée un insigne des jeunes sapeurs-pompiers
- il fait célébrer dignement cette étape du siècle.
Les résultats sont là : la Fédération passe de 146 500 membres actifs en 1977 à 190 000 dix ans plus tard.
Son action assidue auprès des pouvoirs publics contribue à étendre l’allocation de vétérance à l’échelle nationale – c’est le début de la grande action pour le volontariat –, à inaugurer enfin une école nationale des sapeurs-pompiers, à modifier profondément le décret du 7 mars 1953 (ramener la limite d’âge des volontaires de 65 à 60 ans pour les officiers et à 55 ans pour les autres). La Fédération réussit également à obtenir la publication d’une loi définissant clairement l’objet de la Sécurité civile.
Les années 90, années de réforme
Sous la présidence du colonel Janvier, la Fédération s’engage sur la voie des réformes. Suite à la publication, sans aucune concertation, de décrets sur la question des statuts des professionnels, 50 000 sapeurs-pompiers civils, professionnels et volontaires, manifestent à Paris le 1er décembre 1990. C'est un véritable électrochoc qui oblige les pouvoirs publics à mieux écouter leurs interlocuteurs. Des avancées significatives sont obtenues :
- la protection sociale des sapeurs-pompiers volontaires
- la création d’une sous-direction des sapeurs-pompiers avec des sapeurs-pompiers.
En 1997, la Fédération modifie ses statuts et son mode de fonctionnement dans un souci de démocratisation. Pour accroître la légitimité du président et des administrateurs, ces derniers sont désormais élus par les grands électeurs, au nombre de 405.
Enfin, une véritable dimension sociale est donnée à l’action fédérale : elle se traduit par la mise sur pied d’un pôle social regroupant le politique (FNSPF), le curatif (Œuvre des pupilles) et le préventif (Mutuelle nationale des sapeurs-pompiers) et Caisse nationale de secours : ces quatre structures ont décidé de mettre en commun leurs moyens au sein d’une Union d’économie sociale (UES) et ont réuni leurs bureaux au sein de la Maison des sapeurs-pompiers.
Rénovation de la Maison des sapeurs-pompiers de France
Inaugurée en juin 2015 par le ministre de l'Intérieur - Bernard Cazeneuve, la Maison des sapeurs-pompiers de France "rénovée" a une longue histoire...
En 2000, Daniel ORY - alors président de la Fédération - a fait l’acquisition d’un immeuble, grâce au financement de l'ensemble des sapeurs-pompiers de France, rue Breguet (Paris 11e), pour concrétiser un vieux rêve : construire une Maison des sapeurs-pompiers de France – propice à l’écoute et au dialogue et de créer une Union d’économie sociale entre la Fédération, l’Œuvre des pupilles et la Mutuelle des sapeurs-pompiers de France.
Objectif ? Transmettre les valeurs des pères fondateurs de la Fédération et des sapeurs-pompiers de France : l’engagement, l’altruisme, le courage et la solidarité.
Une dynamique de proposition et de relais
La Fédération, soudée, a pu tout au long du XXe siècle renforcer sa dynamique de proposition et de relais entre le « terrain » et l’administration. Tout cela dans un contexte où l’Etat a pris, peu à peu, sa place de maître d’œuvre. La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France se porte sur tous les fronts où se jouent la protection des citoyens et les intérêts légitimes de ses mandants. Plate-forme de rencontre, elle se veut rayonnante, accueillante, tout autant que gardienne vigilante des principes qui assurent la cohésion, le dynamisme et la représentativité des sapeurs-pompiers.