Sauvetage-déblaiement, «là où les pompiers s’arrêtent, le SD commence»
[MAGAZINE] Si la devise du sauvetage-déblaiement (SD) du Morbihan affiche une pointe d’humour, les équipiers de cette spécialité arrivent souvent comme les sauveurs de la dernière chance. Effondrement d’immeubles, tremblement de terre, explosion sont leurs théâtres d’opération. Focus sur la cellule SD exposée au village prévention du Congrès national 2019.
Dans le village prévention du Congrès national, du 18 au 21 septembre 2019 à Vannes (Morbihan), la rutilante cellule sauvetage-déblaiement (SD) attire des visiteurs toujours plus nombreux. La spécialité n’est pas très connue. Avec son équipe, le capitaine Yannick Tréhin, conseiller technique SD pour le Sdis56, explique encore et encore. «Sur le terrain, nous sommes là pour consolider le site et rechercher les personnes ensevelies. Sur des éboulements, effondrements et explosions, nous travaillons en partenariat avec les équipes cynotechniques. Les chiens passent en premier pour marquer les zones chaudes et nous prenons le relais avec nos caméras thermiques ou nos sondes auditives.»
Des victimes prises au piège
Enfouies sous des dalles de béton ou des gravats, les victimes sont prises au piège mais avant d’intervenir, le site doit être sécurisé. Etais de maçon, planches de bois, vis, brise-béton, disqueuses, carotteuses électriques, le matériel employé est celui d’un chantier de construction. Et si cela ne suffit pas pour accéder à la victime, les sauveteurs déploient des engins de levage comme des coussins hydrauliques ou des palans.
Les interventions sont rares, une vingtaine par an dans le Morbihan, mais elles demandent beaucoup de personnel. Elles peuvent durer plusieurs jours et les hommes se relayent toutes les quatre à cinq heures. L’année dernière, une explosion de gaz a dévasté une rue de Quiberon : une semaine d’intervention! Pire encore, les médiatiques effondrements d’immeubles de Marseille ont fait plusieurs victimes. Les mêmes équipes sont parfois sollicitées à l’étranger sur les tremblements de terre. Pour rester opérationnelles, ces spécialistes sont également mobilisés sur les incendies pour sécuriser les structures, sur certains sauvetages d’animaux, sur les chutes en silo ou encore sur les accidents routiers avec des désincarcérations lourdes.
Texte et photos : Patrick Forget