Guyane, les secours de l’extrême
[Magazine] Grande comme le Portugal, recouverte d’une forêt primaire impénétrable, avec des fleuves comme voies de communication, des frontières sous tension et une base de lancement de fusées, la Guyane française est une terre de contrastes. Une enclave française en Amérique du Sud, généreuse, luxuriante et magnétique. L’organisation des secours y est un véritable défi, tant pour les populations reculées que pour les nombreux illégaux venus des pays voisins.
Texte et photos Patrick Forget
Quelle région compte plus de 40 % de population illégale ? Quel département de France assure des secours en pirogue ? Quel Sdis dote des villages de lots incendie pour assurer leur protection ? Quel centre d’incendie et de secours se trouve à plusieurs heures de son plus proche voisin ? La Guyane cumule toutes ces particularités et d’autres encore, pas toujours enviables. Elle est la région la plus violente de France, loin devant Mayotte et le département de la Seine-Saint-Denis. Certes, la Guyane attire, mais ses frontières sont poreuses. À l’est, sur 730 km, le fleuve Oyapock la sépare du Brésil alors qu’à l’ouest, le Maroni fixe sa limite avec le Suriname sur 520 km. Facile à traverser, impossible à surveiller. La Guyane est appréciée pour ses gisements aurifères, mais aussi pour son système scolaire et son niveau de vie supérieur à ceux des pays limitrophes. Certes, le chômage y est important, mais les clandestins se contentent de petits boulots. Dans les quartiers illégaux, les habitations spontanées poussent comme des champignons et parfois la situation devient explosive entre communautés. Aucune norme de sécurité, de rares points d’eau, une population déracinée venue du Brésil, du Suriname, du Guyana ou d’Haïti,ces squats sont sujets à tous les dangers. Déclenchées pour armes blanches ou à feu, les interventions sont souvent spectaculaires, l’environnement est hostile et rassemble parfois des centaines de personnes du quartier. Impossible pour les secours de se déplacer sans escorte policière. Cette forte précarité impacte aussi la santé avec des pathologies négligées.
En Guyane, on vit avec la nature
Dans la forêt, la situation est bien différente. Même si les « garimpeiros »* ne sont pas des tendres, ces chercheurs clandestins d’or règlent leurs comptes entre eux. Ils disparaissent comme ils sont venus, dans la clandestinité. Rares sont les interventions qui les concernent. Cependant, la Guyane ne laisse rien voir de cette face cachée. Terre amérindienne à son origine, où les bagnes ont succédé à l’esclavage, elle a hérité de ces différentes vagues d’immigration une grande diversité culturelle. Cayenne est une préfecture accueillante, affichant encore une architecture coloniale, certes un peu défraîchie, mais bien présente. Et surtout, la région bénéficie d’un patrimoine naturel exceptionnel. La nature est riche et généreuse, les fleuves sont poissonneux, la forêt pleine de gibier en tous genres. Le Guyanais n’a pas le stress de la nourriture, il a juste à se servir dans son milieu naturel. Ici, pas besoin d’équipe animalière, la plupart des sapeurs-pompiers savent capturer un caïman ou un serpent. Si la forêt primaire recouvre plus de 95 % de la Guyane, 95 % de la population habitent sur la petite bande de littoral annexée aux marécages. Villes et villages se sont construits à proximité de l’embouchure de rivières qui portent leur nom. Entourées de cours d’eau, Cayenne, Remire-Montjoly et Matoury forment l’île de Cayenne. Elle concentre une bonne partie de la population et de l’activité économique. Au nord, Saint-Laurent-du-Maroni, ville frontière avec le Suriname, est en pleine expansion. Plus petite, située entre ses deux grandes sœurs, Kourou profite de son aura international grâce à son centre spatial (CNES) et ses bases de lancement de fusées : Ariane, bien sûr, mais aussi Soyuz et Vega. En termes de secours, Kourou est la ville la mieux équipée. Le site du CNES est protégé par une brigade de 60 militaires de la BSPP, armée de véhicules de dernière génération. En centre-ville, un centre d’incendie et de secours surdimensionné sert de réserve matérielle pour tout le département. Avec 26 SPP et 64 SPV, il assure une moyenne de 1 800 interventions chaque année. Selon la convention signée avec le CNES, le chef de centre peut s’appuyer sur les moyens de la BSPP si besoin.
Chiffres-clés
Population officielle : autour de 260 000 habitants, auxquels il faut ajouter 100 000 personnes issues de l’immigration clandestine.
Superficie : 83 853 km2 dont 95 % de forêt équatoriale. L’équivalent d’un pays comme le Portugal.
Géographie : la Guyane est le seul département-région français d’Amérique du Sud avec 300 km de côtes, sa partie la plus peuplée, 520 km de frontière avec le Suriname et 700 km avec le Brésil.
Sdis : catégorie C avec 16 849 interventions en 2017 pour 15 centres de secours (1 CSP, 5 CS et 9 CPI).
Effectifs : 213 sapeurs-pompiers professionnels et 813 volontaires.
Budget 2017 : 26 millions d’euros de fonctionnement et 7,5 millions d’euros d’investissement.
De nouvelles casernes pour attirer les volontaires
Tous les centres ne sont pas logés à la même enseigne. Le colonel Félix Antenor-Habazac, directeur du Sdis, sait que pourtant, l’efficacité des secours passe par un casernement de qualité. L’expérience de Cacao (voir encadré en p. 31) démontre toute l’importance de ces nouvelles casernes. Des projets de construction pour Mana et Sinamari sont déjà bien avancés. Plus proche de Cayenne, un nouveau CIS est à l’étude à Matouri, sur un terrain qui pourrait accueillir la direction départementale. Même cas de figure à Grand-Santi, où la création d’un CPI pourrait couvrir les communes du Maroni dans un grand secteur comptant près de 10 000 habitants. L’encadrement professionnel devra ensuite recruter un effectif de volontaires. «Actuellement, dans nos CPI, un ou deux SPV assurent la permanence en garde postée, appuyés par des équipes d’astreinte. Cette reconnaissance financière aide à la motivation des volontaires dans une région où le chômage est important», confie le directeur. Avec un peu plus de 800 sapeurs-pompiers volontaires, la Guyane est dans la moyenne nationale. Pourtant, Katia Ho-Bing-Huang, chef du bureau Développement du volontariat, reconnaît que ces chiffres flatteurs cachent une autre réalité. «D’abord, la moitié des 200 professionnels et des 60 militaires de la BSPP de Kourou ont un double statut. Ce chiffre intègre aussi la centaine d’agents du SSSM. Chez nous, les problèmes de recrutement se focalisent sur les communes de l’intérieur où le potentiel est très limité. Beaucoup se disent intéressés mais peu franchissent le pas. Et même si les maires des communes jouent le jeu, les employeurs privés ont plus de mal.» Avec une petite centaine de conventions signées, Katia sait que le chemin est encore long. Colloques, interventions dans les écoles, Journée de la sécurité civile, elle se démène pour la promotion du volontariat.
Des lots d’incendie pour la population locale
Malgré le peu d’interventions et un nombre limité de SPV, les centres d’incendie et de secours des terres intérieures sont partie intégrante du Schéma départemental d’analyse et de couverture des risques (Sdacr). Les délais de transport de plusieurs heures en pirogue, voire de plusieurs jours pour Maripasoula ou Papaicthon, justifient leur présence. Dans la mesure du possible, le SSSM est engagé pour le Suap, un atout pour le prompt secours dans ces zones reculées. Aujourd’hui, les villages comme Grand-Santi, Camopi, Saint-élie, Saul ou Kaw n’ont ni caserne, ni sapeurs-pompiers. Isolés au milieu de la forêt, trop petits pour avoir un effectif opérationnel, ils sont dotés par le Sdis d’un lot d’incendie (motopompe, tuyaux et lances) mis à disposition de la population locale. Chaque trimestre, une manœuvre de sensibilisation est organisée avec des bénévoles et le personnel de la mairie. Le médecin ou l’infirmière assurent les premiers secours et les cas les plus graves sont traités par le Samu. Heureusement, dans la forêt, la population est résiliente, dure au mal. Amérindiens et « bushinengués », appelés aussi « noirs-marrons », vivent dans la nature depuis leur naissance. Ils ont appris à se débrouiller seuls et à se soigner grâce aux plantes locales, avec une philosophie : «Vous avez la montre, nous, on a le temps.» Alors seulement si la gravité nécessite une hospitalisation, l’hélico « Dragon » est engagé.
Zones blanches et communication aléatoire
Mais pour cela, il faut pouvoir communiquer avec le Sdis. La forêt amazonienne est si dense et si compacte qu’il est difficile d’établir des communications fiables, même avec le réseau satellitaire. La couverture GSM de la région est très disparate et les zones blanches sont nombreuses. Radio, téléphonie, informatique et satellite sont utilisés de façon concomitante. Fréquemment, le témoin d’accident doit quitter les lieux pour tenter de retrouver le réseau GSM et prévenir les secours. Dans ce cas, la politique du Sdis est de faire partir une équipe de sapeurs-pompiers avec des téléphones satellitaires et de mettre « Dragon » en alerte, dans l’attente d’informations sur l’état des victimes. Très attendu, un projet de développement du réseau Antares est à l’étude pour résoudre une partie de ces problèmes dans la zone côtière.
Un dimanche à Cacao
Dimanche, jour de marché, tout Cayenne se précipite à Cacao. Les étales de fruits et légumes sont bien garnis, c’est l’occasionde s’imprégner de la culture Hmong et de déguster la fameuse soupe chinoise. Peuple originaire d’Asie du Sud, les Hmong de Cacao ont fui le Laos après la guerre du Vietnam. Persécutés par le régime communiste pour avoir combattu auprès des forces françaises et américaines, ils se sont réfugiés en Thaïlande. En 1977, la France leur propose de venir s’installer sur un petit bout de terre en Guyane. Une cinquantaine de familles sont débarquées en avion, puis transportées en camion par l’armée, presqu’en cachette, au lieu-dit de Cacao, à 60 km du centre de la commune de Roura. Sur ce site ancien d’orpaillage abandonné, la forêt a repris ses droits. À force de travail et de détermination, la communauté réussit l’exploit de cultiver ces terres hostiles. Par la suite, d’autres vagues d’immigration Hmong se succèdent. Aujourd’hui, la communauté compte près de 5 000 habitants, soit 2 % de la population guyanaise mais à eux seuls, ils fournissent plus de 80 % de la production agricole de la région. Le dimanche à Cacao, c’est aussi le jour de plus grande activité pour le centre de secours (CS). Avec une population qui double, les quatre sapeurs-pompiers en garde postée sont prêts à intervenir. Une caserne fraîchement livrée, un parc de véhicules complet, un effectif de 23 sapeurs-pompiers dont 18 agriculteurs, tous Hmong, ce CS peut faire des envieux. Pour le dynamiser et libérer les volontaires des tâches administratives, le chef de centre est professionnel. Le sergent-chef Jean Ya Sai Po et son adjoint, Joseph Ya Hu, souhaitent ouvrir une section de JSP dès l’an prochain.
Pas de femmes à la caserne, pas encore !
Sa particularité est d’avoir un effectif uniquement masculin. Dans la culture Hmong, le rôle de chacun est bien défini, les hommes et les femmes ne se mélangent pas, surtout pas en public. Pourtant, le chef de centre aimerait que cela change et il nous assure que les femmes sont les bienvenues. Mais aujourd’hui, aucune n’a encore osé franchir le cap. Si aujourd’hui, la situation peut sembler idyllique, cela n’a pas toujours été le cas. Il y a trois ans, le CS était moribond. Avec quelques véhicules entreposés dans un local vétuste, dix SPV assuraient les premiers secours en attendant le renfort des communes voisines. Maintenant, c’est tout l’inverse ! Le centre accueille deux ambulances et assure environ 120 interventions par an dans plusieurs communes dont celle de Roura dont elle dépend administrativement, éloignée de plus d’une heure. Pour ce petit village d’un millier d’âmes isolé au cœur de la forêt amazonienne, les distances se comptent en temps. Trois heures de route aller et retour sont nécessaires pour un transport à l’hôpital de Cayenne, ce qui justifie une deuxième ambulance.
La politique du « laisser-brûler »
Comme partout, le Suap reste l’activité principale des sapeurs-pompiers. Les feux, qui représentent tout de même 8 %, se concentrent dans la saison sèche avec beaucoup de feux de broussaille dans la savane, cette partie de terre coincée ente le littoral et la forêt. Des feux pour la plupart volontaires, pour le brûlis, qui favorise une agriculture de proximité, ou tout simplement pour débroussailler. Si l’incendie ne menace aucune habitation ou infrastructure routière, les feux ne sont pas éteints. La politique est de laisser brûler, en sachant que la forêt n’est jamais très loin. Très humide, elle est un rempart efficace contre la propagation des flammes. Contrairement aux Caraïbes, la région ne connaît ni tremblements de terre, ni cyclones. Seuls quelques glissements de terrain sont à signaler en saison des pluies, souvent liés à l’implantation des habitations illégales sur les collines de l’île de Cayenne. à cause de son isolement, le Sdis 973 dispose d’équipes spécialisées comme le sauvetage-déblaiement (SD), le Grimp, le RCH ou le SAV, reparties sur plusieurs CIS.
Le secours héliporté, l’autre mission du SAV
Avec une centaine d’interventions chaque année, le sauvetage aquatique est la spécialité la plus sollicitée en Guyane. Littoral, rivière, marécage..., l’eau est présente partout. Alors, pour accéder à ces zones, parfois très reculées, le Sdis s’est doté de nombreuses embarcations : deux bateaux légers de sauvetage (BLS), trois scooters pour les risques côtiers, trois bateaux « Boston Wahlers » à fond rigide pour l’embouchure des rivières où les courants sont importants, sept pirogues pour les rivières intérieures et deux bateaux de sauvetage aéro-propulsés (BSAP) pour les marécages. Cependant, les délais d’intervention sont tels que cette armada ne suffit pas. «Aujourd’hui, l’hélicoptère est devenu un allié indispensable pour les secours. Avec nos embarcations, nous pouvons aller au contact, mais pour le transport des victimes, nous sommes souvent limités. Vingt-et-un de nos 33 SAV sont formés au secours héliporté. En garde posté au CS Rémire, le secours héliporté (SH) arrive à la base de la Sécurité civile en moins de 15 minutes, juste le temps pour l’équipage de préparer la mission», explique l’adjudant-chef Jean Liama, conseiller technique responsable de la spécialité. En dehors des transports interhospitaliers, le SH est systématiquement embarqué à bord de « Dragon 973 ». Dans la forêt, la machine ne peut se poser ni sur l’eau, ni sur les arbres et les zones dégagées sont rares. Jean-Louis Tauziat, pilote et chef de base, nous dévoile sa technique d’approche un peu particulière. «Tout d’abord, nous amenons la machine dans l’axe pour écarter le feuillage. Ensuite, nous faisons un long stationnaire pour faire tomber les arbres les plus fragiles. En saison des pluies, la végétation est très instable et le souffle des pales permet de sécuriser la zone d’approche. Et après, nous descendons le SH auprès de la victime.» Que ce soit sur les sites d’orpaillage, pour des militaires blessés en forêt, sur les rivières ou le littoral, de jour comme de nuit, le treuillage est rapide à mettre en œuvre. Seules les distances importantes limitent parfois l’autonomie de la machine.
Coopération transfrontalière de sécurité civile
Isolée au milieu de cette immensité amazonienne, la Guyane développe une coopération transfrontalière en matière de sécurité civile. Les échanges ont commencé avec le Brésil et, plus récemment, avec le Suriname. Des accords d’entre-aide ont été mis en place en entre les villes d’Oiapoque, côté brésilien, et Saint-Georges de l’Oyapock, et entre Albina, côté surinamais, et Saint-Laurent-du-Maroni. Formation du personnel, exercices, interventions conjointes, prêt de matériel, transport de victimes, la solidarité est au rendez-vous. Depuis l’accord avec le Suriname, 357 victimes ont été récupérées et transférées vers l’hôpital de Saint-Laurent-du Maroni. Deux cents sauveteurs surinamiens et 25 brésiliens sont venus se former en France. Certaines actions de coopération sont éligibles aux fonds européens du programme de coopération interrégionale Amazonie. Protégée des grandes catastrophes naturelles, la Guyane se verrait bien comme la base avancée de la sécurité civile pour les Caraïbes et l’Amérique du Sud.
Service de santé, un bras armé pour le Suap
Le médecin-chef Jean Laversanne, ancien cadre du Samu formé à la médecine d’urgence, connaît l’importance du maillage territorial des sapeurs-pompiers dans l’organisation des secours d’urgence aux personnes (Suap). À son arrivée, il a gonflé l’effectif des infirmiers et créé la formation équipier santé. Ces derniers participent
à l’inventaire du matériel disponible dans le VLS (véhicule de liaison sanitaire), savent poser un scope ou encore purger une tubulure de perfusion. Sur l’île de Cayenne, un VLS armé d’un infirmier et d’un équipier santé est de permanence quasiment 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Bien sûr, tous les ISP sont « protocolés », ils interviennent en complément ou en attente du Smur. Tous sont également habilités à partir dans l’hélicoptère en cas de carence médicale. Pour Kourou et Saint-Laurent-du-Maroni, le personnel de santé est en garde postée ou d’astreinte mais, partout où cela est possible, il part à la demande. Dans une région où le taux de
natalité est le plus élevé de France après Mayotte, le médecin-chef va encore plus loin. «Ici, nous avons des distances à parcourir souvent très importantes. J’ai ajouté un protocole particulier à la prise en charge des grossesses pour prévenir certaines complications pouvant aller jusqu’à la mort fœtale, voire maternelle. » En effet, la Guyane ne compte que trois hôpitaux : Cayenne, Kourou et Saint-Laurent-du-Maroni. Au mieux, les autres communes disposent d’un dispensaire. Aujourd’hui, l’apport des infirmiers de sapeurs-pompiers dans le Suap apparaît comme une nécessité pour pallier le manque de moyens des terres intérieures et, plus généralement, le manque de ressources médicales de la Guyane. Avec près de 80 personnels (10 médecins volontaires, 5 pharmaciens, 1 vétérinaire, 2 psychologues, 60 infirmiers), le Service de santé et de secours médical (SSSM) est bien doté. Il faut préciser que ses missions sont nombreuses. La pharmacie départementale de Cayenne gère tous les médicaments, l’oxygène et tous les consommables des VSAV. Sa principale difficulté est l’approvisionnement depuis la métropole et la livraison aux centres d’incendie et de secours. Par exemple, les produits envoyés à Maripasoula devront faire une première étape au CSP de Saint-Laurent du Maroni, avant d’être acheminés sur place après trois jours de pirogue. Du coup, il faut apprendre à gérer les stocks, pas toujours évident quand le réseau de communication est quasiment inexistant dans ces zones de forêt primaire très dense.
Compétences et missions multiples
Une autre mission indispensable est la visite médicale d’aptitude des sapeurs-pompiers. Pour les communes les plus éloignées, c’est le service de santé qui se déplace avec son matériel. Tout est entièrement informatisé, pour permettre un suivi rapide et à distance du personnel. Le SSSM forme aussi les agents de la police nationale pour les visites d’engagement. En revanche, les volontaires de la BSPP basés à Kourou et ceux de l’armée sont dispensés de visite car ils l’ont déjà passée dans le cadre de leur emploi. Le SSSM est également très impliqué dans la formation des sapeurs-pompiers avec la gestion du stress, les plans Novi et, depuis 2016, la glycémie capillaire. Entrée récemment dans le référentiel Suap, celle-ci permet une amélioration de l’évaluation des victimes, notamment dans les troubles de la conscience et chez les diabétiques. Aujourd’hui, tous les VSAV de Guyane sont équipés d’un lecteur de glycémie capillaire. Pour finir, le service assure le soutien sanitaire sur intervention, les formations périlleuses des équipes spécialisées et les événements sportifs.