Volontariat : pour un choc de simplification
[MAG] A la veille de l'annonce du plan gouvernemental en faveur du volontariat, la rencontre Mission volontariat du 28 septembre au matin a donné l'occasion de présenter les bonnes pratiques en œuvre dans les territoires.
Près de 1000 personnes étaient présentes dans la salle pour assister à la rencontre sur le volontariat. Un record en termes d'affluence qui témoigne de la volonté de faire savoir les difficultés et problématiques sur ce sujet et qui donne la mesure des attentes de la communauté des sapeurs-pompiers. Temps fort de ce 125e Congrès national des sapeurs-pompiers de France, cette rencontre a d'abord été l'occasion de présenter le rapport Mission volontariat.
Une mission engagée par le chef de l'Etat qui a demandé en octobre dernier au ministre de l'Intérieur de «mener une consultation élargie pour arrêter sur la durée du quinquennat un plan innovant et ambitieux concernant le volontariat.» La veille de la présentation par Gérard Collomb ce samedi à Bourg-en-Bresse des mesures impulsées par le gouvernement, la rencontre a permis à quatre de ses co-auteurs de mettre en lumière le diagnostic réalisé et les mesures nouvelles préconisées dans le rapport en vue de donner un nouveau souffle au volontariat.
Ont pris tour à tour la parole: Catherine Troendlé, sénatrice du Haut-Rhin, présidente du Conseil national des sapeurs-pompiers volontaires (CNSPV); Eric Faure, président de la FNSPF; Olivier Richefou, président du département de la Mayenne, président de la Conférence nationale des services d'incendie et de secours (CNSIS), et Pierre Brajeux, vice-président du Medef.
Un nécessaire choc de simplification
La démarche de cette mission s'est articulée autour de trois piliers: consolider l'existant, rendre l'engagement plus attractif et fidéliser les volontaires. Avec trois mots-clés qui ressortent du rapport, comme l’a souligné Dominique Turc, vice-président de la FNSPF: souplesse, adaptation et innovation.
Par-delà la présentation du rapport, trois tables-rondes se sont succédé; la première avait pour thème: «Ouvrir le recrutement et améliorer l'intégration dans nos unités: quelles adaptations pour les Services d'incendie et de secours (SIS)?»
Avec, au cœur des réflexions, la question de la diversification des recrutements. La deuxième table-ronde a détaillé la nécessité «du choc de simplification», en s'interrogeant: «Comment passer du slogan à la réalité pour faciliter l'engagement des SPV?» Le thème de la Directive européenne du temps de travail (DETT), qui assimile les SPV à des travailleurs, a été à nouveau pointé du doigt, notamment par Damien Abad, député de l'Ain, et Catherine Troendlé, qui est à l'initiative d’une motion signée par 254 sénateurs envoyée cette semaine à Jean-Claude Juncker, président de l’Union européenne, pour préserver l'engagement volontaire des sapeurs-pompiers et donc à rejeter la reconnaissance des volontaires en tant que «travailleurs» au sens de la DETT.
Émanation des forces du terrain
Troisième table-ronde: «Quelle politique en direction des employeurs, publics et privés, de SPV?» Les solutions ont bien été identifiées grâce aux remontées de terrain au sein du réseau fédéral dans le cadre de la mission sur le volontariat: motiver les employeurs par des compensations en contrepartie de l'embauche et de la disponibilité des SPV pendant le temps de travail ou encore agir sur les conventions collectives pour les employeurs privés.
Reste désormais à écouter ce samedi l'annonce par le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, du plan gouvernemental en faveur du volontariat, inspiré par un rapport qui est «l'émanation des forces du terrain», comme l'a souligné Eric Faure lors de cette rencontre avant de conclure: « Nous avons été écoutés, le message est en train de passer.»
Texte : Hugues Demeude
Photos : Patrick Forget
