Violences envers les sapeurs-pompiers - 3 mesures prioritaires à prendre
[COMMUNIQUÉ DE PRESSE] Les sapeurs-pompiers de France, à travers leur Fédération, souhaitent exprimer leur solidarité et leur soutien à leurs frères d’armes de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris suite au drame qui a entraîné le décès en service commandé d’un jeune sapeur de 27 ans*, et grièvement blessé son collègue hier soir. Très touchés par cette tragédie, ils présentent leurs plus sincères condoléances à la famille et aux proches du sapeur-pompier décédé et leurs vœux de prompt rétablissement au sapeur-pompier blessé.
*Ce militaire était aussi par ailleurs sapeur-pompier volontaire de la Drôme.
Sur l’ensemble du territoire national, les hommes et femmes sapeurs-pompiers interviennent en moyenne toutes les 7 secondes pour des missions de secours d’urgence aux personnes et de lutte contre les incendies, mais aussi d’assistance, de sauvegarde des biens et de l’environnement et des opérations diverses. Ils accomplissent leurs missions avec courage et abnégation dans des conditions très souvent périlleuses et difficiles, pour lesquelles ils risquent parfois leur vie pour sauver celle des autres. Qu’ils soient professionnels, volontaires ou militaires, toutes et tous œuvrent sans compter et donnent le meilleur d’eux-mêmes. Alors oui, nous l’affirmons à l’unisson : les sapeurs-pompiers sont là pour sauver et non pas pour se faire cogner !
Au-delà de l’émotion, ce nouveau drame met en lumière une dure réalité. Il n’y a pas de petite ou de grande intervention, chacune d’entre elle est particulière. L’explosion du nombre de sollicitations fait des sapeurs-pompiers les premiers acteurs du secours d’urgence aux personnes (84% de nos interventions) et le service public ultime compensant les absences de biens d’autres, les forçant à s’adapter à toutes sortes de circonstances. Ceci amène la multiplication des situations difficiles, voire violentes : incivilités, insultes, dégradations de matériels, agressions physiques…font désormais malheureusement quasiment partie du quotidien. Ainsi, les déclarations d’agression ont progressé de près de 18% en 2016, touchant 2280 sapeurs-pompiers (source ONDRP).
Face à cette situation, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers porte trois principales revendications :
- Optimiser le traitement de l’alerte, la détection et la prise en compte des risques de violence, par la mise en place de plateformes communes unique de traitement des appels, avec des équipes spécifiquement formées, et le numéro unique européen d’urgence 112 – en effet, la dispersion actuelle des numéros et des plateformes complexifie le traitement des appels, générant transferts, perte de temps et perte potentielle de précieuses informations ;
- Systématiser l’accompagnement des équipes sapeurs-pompiers par les forces de l’ordre pour certains types d’intervention ou lorsqu’un risque est pressenti lors de la réception de l’alerte ;
- Former davantage les sapeurs-pompiers à faire face aux situations violentes : s’ils sont parfaitement formés aux techniques d’intervention pour le secours d’urgence aux personnes, dans toutes sortes de milieux, les sapeurs-pompiers ont besoin désormais d’une meilleure formation à la détection, l’appréhension et la réaction face aux situations de conflit et de violence, pour leur propre sécurité comme pour celle des autres.
La FNSPF condamne fermement toutes formes d’agressions, de l’incivilité aux violences. Elle avait déjà lancé un cri d’alerte via la campagne de sensibilisation digitale « #TouchePasAMonPompier » et appelé les pouvoirs publics à prendre des mesures concrètes pour protéger ceux qui protègent.