Les associations de solidarité internationale de sapeurs-pompiers signent une charte au Congrès
[MAGAZINE] Ils sont bénévoles, ont des compétences, un vrai savoir-faire, de l’expérience, de la motivation et portent les valeurs des sapeurs-pompiers. Des points communs qui caractérisent les associations et organisations non gouvernementales (ONG) de sapeurs-pompiers qui s’engagent dans l’entraide internationale.
Le nombre de ce type d’ONG se multiplie. Une multiplicité qu’il convient de fédérer. Ce qui tombe plutôt bien puisque l’un des piliers du mandat fédéral 2015-2018 est axé sur le « vivre-ensemble » dont l’objectif est de mieux structurer la solidarité des sapeurs-pompiers vis-à-vis des populations frappées par les catastrophes au niveau mondial.
«Nous avons projeté plus de 3.400 hommes en Guadeloupe, Martinique et à Saint-Martin après Irma», a indiqué le contrôleur général Philippe Nardin, directeur des relations internationales à la DGSCGC, lors du carrefour Sapeurs-pompiers et entraide internationale du Congrès d’Ajaccio, Un chiffre qui, à lui seul, met en exergue l’importance des moyens humains déployés lorsqu’ils s’avèrent nécessaires.
Insarag ou pas Insarag?
L’agrément Insarag, qui représente un coût non négligeable, est-il réellement incontournable pour être projeté à l’étranger ? C’est la question évoquée par les associations présentes. La réponse du contrôleur général Nardin est claire. C’est non: «Vous pouvez avoir des unités de potabilité, d’assistance aux populations, de dispensaires, ou autres. Nous, nous avons besoin d’un engagement dans la durée. Nous sommes là pour faire des interventions de secours immédiates, dans les quinze jours qui suivent l’intervention. Ensuite, nous avons vocation à repartir et donc à vous laisser la place, à faire la transition avec les ONG et les associations». Il a cependant mis l’accent sur le besoin, la nécessité de fédérer ce monde associatif, insistant sur l’existence d’associations «qui ne sont pas crédibles et tâchent la bonne volonté et le professionnalisme des ONG présentes autour de cette table».
Six associations signent la charte
Cette rencontre, animée par Christophe Marchal, membre du comité exécutif de la FNSPF, chargé des affaires européennes et des relations internationales, a été l’occasion de se retrouver, d’échanger sur leurs expériences et d’obtenir des réponses pour (encore) mieux avancer et être efficaces sur le terrain. Six d’entre elles ont ensuite signé «la charte éthique des sapeurs-pompiers en mission associative à l’étranger» avec la FNSPF.
Pour le président de la Fédération, le colonel Eric Faure, la charte n’est qu’une étape: «Ce n’est ni plus ni moins qu’une relation qu’on veut faire ensemble. L’autre étape sera de faire vivre la relation. Chacun avec son organisation, ses capacités opérationnelles, ses objectifs. Je suis très heureux de signer cette charte parce que, dans "Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France", il y a "fédérer". Et fédérer, ça veut dire avancer en ayant chacun ses diversités, ce qui est essentiel ».
Martine Debette
Elles se sont engagées
Les six associations qui se sont engagées : Pompiers de l’urgence internationale (PUI), Pompiers humanitaires français (PHF), Groupe d’intervention et de secours (GIS), Entraide protection civile internationale, Pompiers sans frontières, Pompiers solidaires.