Femmes sapeurs-pompiers : au cœur de l'opérationnel
[MAGAZINE] En mars 2014, le magazine Sapeurs-Pompiers de France consacrait un dossier aux femmes sapeurs-pompiers. En 2016, à l’occasion du 40e anniversaire de la publication du décret du 25 octobre 1976 permettant aux femmes de devenir sapeur-pompier, nous vous proposions de découvrir ou redécouvrir ces femmes investies et passionnées.
Article issu du magazine : Sapeurs-Pompiers de France - n° 1065 - Mars 2014
Même s’il existe encore une importante marge de progression, la présence des femmes chez les sapeurs-pompiers est en constante augmentation. Au cœur de l’action, elles font la preuve, au quotidien, de leurs compétences et de leur efficacité. Elles remplissent ainsi tous les types de missions, à part entière, avec technique et aplomb.
Longtemps tenues à l’écart du métier de sapeur-pompier, les femmes sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses à s’investir, avec passion et énergie, dans les SDIS de France.
Leur volonté et leur savoir-faire leur ont permis de devenir des membres à part entière de la communauté des « soldats du feu », aussi actives et efficaces que leurs collègues masculins.
Chez les sapeurs-pompiers, les femmes ont une place pleine et entière dans l’activité opérationnelle.
Qu’elles soient sapeur ou chef de centre, échelier, conductrice, plongeur, moniteur d’incendie, responsable de Groupe d’intervention feux de forêt (GIFF), ou en charge de Cellule mobile d’intervention chimique et radiologique (Cmic-Cmir), les femmes sapeurs-pompiers partagent avec leurs homologues masculins la même passion de l’urgence.
Une présence qui se renforce car, même si les ratios restent plus faibles que pour la police et l’armée, la présence des femmes chez les sapeurs-pompiers est en constante augmentation, marquant une nette évolution depuis une dizaine d’années.
Capitaine Hélène Delas
Sapeur-pompier professionnel, CSP Millau, SDIS de l’Aveyron, spécialité : plongée
« Il faut être très pointue dans le travail et irréprochable. » « Je ne m’identifie pas en tant que femme sapeur-pompier, mais en tant que sapeur-pompier tout court ! », tranche le capitaine Delas.
Née en 1985, son parcours déjà dense lui permet d’être aussi catégorique : JSP à Toulouse à l’âge de 15 ans, se forgeant ainsi un mental d’acier, elle s’engage en contrat long au Bataillon de marins-pompiers de Marseille, en 2006, et devient major de sa promotion.
Très sportive, avec au cœur une hargne qui lui permet de faire toujours au mieux, le capitaine Delas réussit du premier coup son concours d’officier de sapeurs-pompiers en 2009.
Elle rejoint le Sdis de l’Aveyron, où elle est affectée au CSP de Millau en tant que chef de service et chef de groupe. Là, elle se spécialise dans la plongée, notamment en « surface non libre », ce qui nécessite beaucoup d’investissement de sa part.
« Que l’on soit un homme ou une femme, il faut toujours rester à niveau, par le travail et la remise en question. La différence, c’est que nous n’avons pas le droit à l’erreur : une femme commet une faute, on s’en souvient toute sa carrière ; un homme en fait une, il paye son gâteau le lendemain et c’est oublié ! Au niveau opérationnel, nous sommes très attendues ; donc, si j’ai un mot d’ordre, c’est “pas d’erreur”. Il faut être très pointue dans le travail et irréprochable. »
Sergent Albane Louesdon
Sapeur-pompier professionnel, CIS Lamballe, Sdis des Côtes-d’Armor, spécialités : échelier, sauvetage côtier, sauvetage-déblaiement
« Je m’étais destinée à devenir professeur de sport mais, après une licence de STAPS, je suis rentrée comme volontaire à Dinard. Appréciant alors tellement les interventions et le côté sportif du métier de sapeur-pompier, j’ai décidé de passer le concours “ pro”, confie le sergent Louesdon.
À 25 ans, elle devient sapeur-pompier professionnel en 2004 dans les Côtes-d’Armor, en laissant derrière elle la carrière imaginée depuis qu’elle est toute gamine.
Enfin, pas tout à fait… Au sein de son centre de secours de Lamballe, le sergent Louesdon gère la planification sportive de la caserne, ce qui la ramène à ses études et à son premier projet.
Très investie dans son métier, elle s’est spécialisée en sauvetage côtier de niveau 2 et en sauvetage-déblaiement de niveau 1. Formée comme échelier, elle apprécie beaucoup de manœuvrer les grandes échelles : « comme c’est toujours dans l’urgence, pour un feu de cheminée ou encore davantage pour un sauvetage, elles réclament une parfaite maîtrise ».
Elle tire du reste une certaine satisfaction de sa bonne connaissance des fourgons : « en tant que femme sapeur-pompier, on se sent vraiment reconnue quand on vient nous interroger sur la pompe à l’arrière du fourgon, par exemple. Ce n’est alors plus à la femme qu’on vient s’adresser, mais au sapeur-pompier à part entière ».
Lire les autres portraits de femmes
Rencontre avec :
- Capitaine Hélène Delas, SPP, CSP Millau, Sdis de l’Aveyron, spécialité : plongée
- Médecin commandant Josiane Galin, SPV, membre du SSSM du Sdis des Alpes-Maritimes
- Commandant Céline Guilbert, SPP, vice-présidente du de la FNSPF, chargée de la jeunesse, de la prévention et de l’éducation du citoyen face aux risques
- Capitaine Isabelle Palacios, SPP, chef du CSP Marignane, Sdis des Bouches-du-Rhône
- Sapeur Mélanie Masson, SPV, CIS de Chanu, Sdis de l’Orne, conductrice, formatrice en lots de sauvetage
- Sergent Albane Louesdon, SPP, CIS Lamballe, Sdis des Côtes-d’Armor, spécialités : échelier, sauvetage côtier, sauvetage-déblaiement
- Caporal Anne Legurun, SPV, chef du CS de l’Île-d’Houat, Sdis du Morbihan
- Sergent-chef Anne Graff, SPP, CSP de Mulhouse, Sdis du Haut-Rhin, spécialité : plongée
Enquête : Hugues Demeude
Photos : Patrick Forget