Matériel : quelques nouveautés du congrès 2019
[MAGAZINE] Un défibrillateur ultraléger, un drone fabriqué à l’imprimante 3D ou des brancards repensés... Coup de projecteur sur des produits innovants croisés dans les allées du congrès.
Pour les exposants, le congrès des sapeurs-pompiers de France est traditionnellement l’occasion de présenter leurs nouveautés du moment. Tour d’horizon sur certaines des avancées mises en avant à Vannes cette semaine, du 18 au 21 septembre 2019.
Désincarcération et hypothermie
Comment éviter l’hypothermie d’une victime d’un accident de la route durant sa désincarcération? Lorsque la simple couverture est insuffisante, la société Dumont sécurité propose une alternative: le chauffage électrique «Hypothermsave». Alimenté sur secteur, cet appareil permet, en l’absence de vent, de chauffer une zone de 12 m2. Posé sur le capot d’un véhicule, il peut maintenir la victime au chaud, même à travers le pare-brise. Un potentiomètre permet de régler l’intensité de ce chauffage qui a une puissance de 2.000 watts. Conforme à la norme IP66, l’«Hypothermsave» résiste donc à la pluie, aux jets d’eau, à la poussière et à l’humidité. IL est proposé à 1.800 euros HT. Un modèle plus petit existe également, baptisé «Helios radiant safety glass tent». Lui aussi alimenté sur secteur, il est destiné à chauffer des espaces clos, comme des postes médicaux avancés ou des véhicules de plongeurs lorsqu’ils se changent.
On se rue sur les brancards
Deux fabricants de brancards présentent des nouveautés au congrès de Vannes. Chez RTS Chapuis, la «conception monobloc du brancard le rend plus léger de quatre à cinq kilos», explique le responsable commercial de la société, Thierry Bonello. Il ajoute que la finesse du cadre, «10 cm d’épaisseur contre 20 cm pour le modèle précédent», permet, une fois séparé de son support, de «l’utiliser comme un plan dur pour un pont néerlandais». Ce brancard fabriqué en France, dans le Rhône, existe en deux versions, classique en trois parties (de 6.000 euros HT à 6.500 euros HT) et avec pliature au niveau des genoux, en quatre parties (de 6.000 euros HT à 6.900 euros HT). Chez le concurrent, Ferno, c’est un prototype qui est exposé: le brancard F3, conçu et fabriqué pour le marché français. Entièrement mécanique, pour éviter vieillissement ou casse des vérins et autres câbles, il comporte quatre roues pivotantes au lieu de deux. Par ailleurs, sa hauteur peut être ajustée à celle de la victime dans trois positions intermédiaires en plus des positions hautes et basses. Le F3 devrait être commercialisé début 2020 et le tarif n’est pas encore fixé.
Un défibrillateur poids plume
780 grammes. C’est le poids du «Fred easyport G2», développé par la société Schiller qui revendique ainsi le titre de "plus petit défibrillateur du marché". Conforme à la norme IP44 (poussières et projections d’eau) il est, de plus, doté d’un bouton permettant de passer en mode enfant sans changer les électrodes. Il est vendu entre 1.500 euros (prix Sdis) et 1.990 euros HT (prix public).
Un drone breton
Conçu, fabriqué et assemblé à Malestroit (Morbihan), le drone «Seeall» de la société Drone Act est quasi 100 % breton. Hormis ses hélices et ses moteurs, cet appareil est très local puisque les pièces qui le composent ont été fabriquées à l’imprimante 3D tandis que la caméra provient d’une entreprise morbihannaise et les logiciels d’une société basée à Rennes. «Nous avons la main sur la technologie et sur notre logiciel, qui est en open source», explique Vincent Muller, le fondateur de Drone Act. Pour compléter cet ancrage local, il a signé en 2015 une convention avec le Sdis 56, reconduite cette année pour deux ans. Dans ce cadre, Vincent Muller est d’astreinte et intervient avec son drone en cas d’incendie ou d’inondation importants. Une fois sur place, il s’installe dans le PC et fait décoller son appareil qu’il pilote pendant que les sapeurs-pompiers dirigent la caméra. Les responsables peuvent envoyer aux différents intervenants un lien Internet qui leur donne accès, en temps réel, aux images prises par le drone. Comme ils sont en visioconférence, ils peuvent échanger, voire éditer les photos issues de ce flux. Les images peuvent être issues de la caméra classique ou de la caméra infrarouge qui perçoit les différences de température. Elles peuvent également provenir de la fusion de ces deux prises de vue, permettant de visualiser plus clairement les points chauds. Depuis le début de la convention, Vincent Muller est intervenu une vingtaine de fois, principalement sur des feux de forêt. Le système de drone Seeall est proposé en leasing à un tarif compris entre 4.000 euros HT et 4.500 euros HT par appareil pour un contrat d’un an et entre 3.700 € euros HT et 3.800 euros HT pour un contrat de trois ans. Ce tarif comprend l’assurance et la maintenance mais pas la mise à disposition de pilote
Caméras-piétons
Après avoir, en mars 2018, remporté le marché des 10.400 caméras-piétons fournies aux forces de sécurité nationales, la société Allwan Security tente de séduire les pompiers. Le Sdis 49 teste en ce moment ces caméras qui visent à dissuader les incivilités et agressions ou à apporter des éléments de preuve si elles ont lieu malgré tout. L’interface des appareils que propose Allwan Security est réduite à l’essentiel avec trois boutons: on, off et vidéo. Ils comportent une attache pour être fixés sur les baudriers, au même endroit que les radios. Les caméras ont été améliorées depuis le marché destiné aux policiers et gendarmes. L’autonomie est ainsi passée de 3h30 à 5h30 tandis que la mémoire tampon passait de 30 secondes à 60. Lorsqu’il est allumé, l’appareil enregistre en effet en permanence, ce qui permet de disposer des images précédant le déclenchement du film proprement dit. Le prix public de la caméra est de 340 euros HT auxquels s’ajoutent les options (housses, harnais, dock de déchargement etc.).
Texte : Matthieu Guyot de Saint Michel
Photos : Stéphane Gautier