Interventions ou démonstrations : le secours en mer en coproduction
[MAGAZINE] Une embarcation retournée avec trois personnes à secourir… intervention des moyens nautiques des sapeurs-pompiers et de la SNSM, et de l’hélicoptère de la Sécurité civile «Dragon56» : le scénario bien huilé des démonstrations nautiques a fait le bonheur des spectateurs du congrès, le 20 septembre 2019.
Maurice, le patron du canot «SNS277» briefe son équipage. Les «canotiers» se préparent : gilet de sauvetage avec boucle d’hélitreuillage, casque, longe d’arrimage, la «tenue de sortie» sur le canot tout temps basé à Séné. Les bénévoles la revêtent une centaine de fois par an pour intervenir dans le golfe du Morbihan, auxquelles il faut ajouter les exercices réguliers. Pour le bon enchaînement des séquences, c’est l’arrivée de l’hélico qui déclenche le top départ. Les trois infortunés navigateurs sont à l’eau ou réfugiés sur la coque de leur semi-rigide retourné. Premier acteur à entrer en scène: le jet-ski des pompiers. Récupération réussie de la victime par les deux «SAV», sauveteurs aquatiques sapeurs-pompiers. Direction le canot de la SNSM. La victime est placée dans la barquette puis hissée sur le bateau. Une phase toujours délicate, commente le canotier: «l’eau alourdit le dispositif et un effet ventouse du brancard à la surface de l’eau le rend plus difficile à lever».
«Dragon» a le sens de la mise en scène
Troisième phase, le «Dragon» se place en stationnaire. Sept secondes plus tard, la victime, accompagnée d’un sauveteur, aujourd’hui le conseiller technique des SAV, est à bord de l’hélico, à dix mètres au-dessus des antennes du bateau. Opération terminée. «Dragon» ne manque pas de sens de la mise en scène. Il tire sa révérence avec un passage au ras de l’eau à quelques mètres du public, provoquant écume et projection d’embruns. Depuis le SNS277, le patron explique: «Avec les pompiers, tout est toujours fluide. De plus, nous avons été aidés par la météo, le vent d’ouest a neutralisé le souffle des rotors, la mer était d’huile et la visibilité bonne». Une satisfaction pleine d’humilité. Imaginer l’inverse de tous ces paramètres pour une telle opération donne tout son sens au mot extrême. Et côté des «nageurs», ils confient une fois remontés sur le pont qu’ils estiment la température de l’eau à 17°. Leur limite? Zéro degrés. «A cause de la glace qui ne permet pas de nager». De l’humour breton? Peut-être pas.
Texte : Dominique Verlet
Photos : Patrick Forget