Grand débat sur l’IA dans la sécurité civile

Quelle sera la sécurité civile de demain au vu des promesses de l’intelligence artificielle ? Le premier grand débat s’est déroulé ce jeudi 26 septembre dans le cadre du congrès national des sapeurs-pompiers de France à Mâcon.  Sous le thème de « L’IA au service des sapeurs-pompiers de demain », le grand débat a permis de mettre en évidence la complexité du sujet au regard des différents acteurs qu’elle implique : la DGSCGC (direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises qui doit assumer une responsabilité juridique - la France et l’Europe étant déjà bien avancés dans les principes juridiques en la matière), l’Agence numérique de la sécurité civile, les départements et les communes qui collectent de nombreuses données, et les SDIS dont la culture du stockage de données structurées (afin de garantir leur exploitabilité) n’est pas encore développée, accusant un retard significatif. Ces acteurs, tous présents au grand débat, ont rappelé quelques impondérables: l’interopérabilité des données entre les différents utilisateurs (communes, SDIS…), la sécurité des systèmes de stockage, la pérennité et la souveraineté des systèmes d’exploitation et des applications IA (notamment afin d’assurer une règlementation entre secteur public et entreprises privées).Le développement de l’IA en soutien des sapeurs-pompiers (il ne s’agit pas de remplacer l’humain) est tout juste balbutiant bien que certains SDIS testent déjà des outils très divers comme le premier tri des demandes aux centres d’appels, la retranscription numérique des interventions, la détection de départs de feu, la gestion des plannings d’équipes grâce aux statistiques des récurrences d’événements… Nul ne doute de l’efficacité augmentée que peut produire le développement de l’IA dans les services de secours. Le meilleur moyen de progresser sur la question reste d’établir des référentiels (avec une finalité précise) pour chaque type de données recherchées, respectant le RGPD (règlement général de protection des données) et des principes de la CNIL (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés), notamment sur les questions de santé (le SUAP représentant plus de 80% des secours). Le travail est donc colossal et la question des financements se pose bien évidemment. Or, les industriels privés vont plus vite que le droit et la mise en place d’un écosystème d’une telle ampleur aux facettes juridiques, industrielles et fonctionnelles dépendant de la diversité des territoires.    Retrouvez le grand débat en replay sur la page Facebook des Sapeurs-pompiers de France :https://www.facebook.com/pompiers.france/videos/1752237652255341?locale=fr_FR