Les additifs feux de forêt

Opérationnel - Le 13 octobre 2017

[MAGAZINE] Eau, additifs, retardants, les feux de forêt doivent être stoppés au plus vite pour protéger les personnes, leurs biens, la nature, la faune.

Congrès 2017

Présent dans les camions citernes feux de forêts (CCF) et mélangé à l'eau au moment de l'attaque pour la doper et permettre un refroidissement plus rapide, utilisé à la hauteur d’un pour mille litres lors des feux de forêt, l'additif n'est pas nocif pour la nature. Le sapeur-pompier peut doser la quantité d'additif qu'il utilise mais même au maximum, ce seuil n'est pas dépassé. Le seul risque est la formation de mousse, ce qui peut être aussi un moyen de repérer la zone combattue.

Le CEREN, département Essai et Recherche de l'Entente Valabre, teste ces additifs chimiques et leur impact sur la flore. « Bien sûr, nous retrouvons des seuils de toxicité sur tous les produits chimiques mais les concentrations d'additif utilisées lors de l'extinction des feux de forêt n'atteignent jamais ce seuil », précise Frédérique Giroud, directeur scientifique du centre, poursuivant : « Nous avons observé un retard de croissance de la flore si le seuil est dépassé ou une croissance supplémentaire si ce n’est pas le cas car l'additif agit comme un engrais quand le seuil est faible. Nos recherches s'orientent vers le bio. »

Entre ciel et terre

Ces produits répondent au cahier des charges des additifs chimiques de la DGSCGC en ce qui concerne les avions (Canadair, Dash et Tracker) et aux moyens terrestres des unités de la Sécurité civile mais tous sont testés, et le CEREN s'oriente vers la normalisation de ces produits.

Si le Canadair se charge en écopage, le Dash et le Tracker sont obligés de se poser et utilisent le plus souvent un retardant, généralement de la couleur rouge pour visualiser la zone où le largage a eu lieu avec précision. Ce qui est parfois problématique parce qu'il marque beaucoup. Le retardant évite que le feu progresse et joue le rôle de barrière préventive.

Franck Clichet, technico-commercial de la société ICL Biogema, présent au 124e Congrès, vend du retardant testé par le CEREN. « Le retardant est aussi chargé en argile pour qu'il soit plus lourd et tombe de façon plus précise. Nous avons vendu plus de 3.000 tonnes de retardant cet été pour les feux qui se sont déclenchés en France, mais aussi en Espagne, en Italie et au Portugal », précise-t-il.

Si ce retardant rentre dans les corps creux, quelques grosses pluies suffisent à effacer peu à peu sa trace. Un inconvénient, certes, mais un inconvénient indispensable à l'extinction la plus rapide possible pour combattre les feux de forêt.

Manuel Sadaune

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