Jacques Chirac et les sapeurs-pompiers de France : un président de la République engagé pour notre modèle de Sécurité civile
Les sapeurs-pompiers de France sont en deuil d'un grand président de la République, décédé jeudi 26 septembre 2019. Jacques Chirac était proche des sapeurs-pompiers et très engagé dans l'organisation de notre modèle de Sécurité civile, comme en témoignent les archives de "Sapeurs-pompiers de France – LE MAG", anciennement "Le sapeur-pompier – Journal officiel de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France". Retrouvez ci-dessous quelques couvertures qui, entre 1999 et 2005, évoquent les principales rencontres entre Jacques Chirac et les sapeurs-pompiers de France.
Visite du président de la République : une première au congrès
Numéro 906 – Octobre 1999.
Le 106e congrès national des sapeurs-pompiers de France s'est déroulé du 16 au 18 septembre 1999 à Orléans, dans le Loiret. Le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), le lieutenant-colonel Daniel Ory, et le ministre de l'Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, ont procédé à leur traditionnel échange d'allocutions le 17 septembre.
Le lendemain, Jacques Chirac prononçait à son tour un discours face à Daniel Ory. C'était la première fois qu'un président de la République, en tant que chef du gouvernement et de l'État français, participait au congrès national, témoignait de la reconnaissance de la nation envers les sapeurs-pompiers. Il s'est notamment déclaré favorable à la réflexion nationale sur la sécurité civile demandée par la FNSPF, un appel au débat qui se concrétisera par la suite, en 2001.
Jacques Chirac s'était déjà rendu au congrès national des sapeurs-pompiers en octobre 1987 à Saint-Malo, en tant que Premier ministre. Il était également caporal d'honneur des sapeurs-pompiers de Corrèze, un titre reçu lors d'un congrès départemental en signe de remerciement pour son attention particulière envers les sapeurs-pompiers.
Sécurité civile : appel au débat
Numéro 922 – Mars 2001.
En 2001, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France a remis son projet politique, "Défense et sécurité civiles : appel pour un projet politique global au niveau national" aux plus hauts responsables de l'État : au Premier ministre Lionel Jospin le 7 février, puis au président de la République Jacques Chirac quelques jours plus tard, le 16.
La FNSPF a exprimé ses préoccupations sur le déficit de culture et les carences de l'organisation de la défense et de la sécurité civiles en France, ainsi que sur la nécessité de réaliser une réforme ambitieuse, seule susceptible de répondre aux risques de plus en plus divers, fréquents et importants générés par la société contemporaine.
Le président de la République a affirmé avoir lu personnellement l'appel de la FNSPF et partager la quasi-totalité de l'analyse et des pistes proposées. Il s'est montré favorable à une réflexion la plus large possible pour remédier au manque de culture de sécurité civile en France, touchant tous les citoyens dès l'école.
Jacques Chirac a souligné l'opportunité du moment choisi par la Fédération pour initier cette démarche à la veille d'importantes échéances électorales, estimant normal et sain de faire participer au débat l'ensemble des citoyens.
Drame à Loriol : les sapeurs-pompiers de France en deuil
Numéro 941 – Décembre 2002.
Loriol est un nom gravé dans l'esprit des sapeurs-pompiers de France. Le 29 novembre 2002, dans la Drôme, 8 sapeurs-pompiers volontaires interviennent sur l'autoroute A7 pour un accident matériel, dans une zone de travaux limitée à 90km/h. Un véhicule arrive alors à plus de 160km/h et percute l'équipage : cinq sapeurs-pompiers trouvent la mort dans ce suraccident tragique.
Une cérémonie d'hommage a eu lieu le 4 décembre 2002 à Loriol. Plus de 6.000 personnes étaient réunies en mémoire des cinq sapeurs-pompiers disparus. Le président de la République, Jacques Chirac, a présidé la cérémonie, en présence du ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, du ministre de l'Équipement et des transports, Gilles de Robien, et de nombreuses délégations de sapeurs-pompiers de toute la France, dont la FNSPF.
Jacques Chirac s'est adressé à la fois aux familles et à la bravoure des sapeurs-pompiers. "Ce choix de solidarité, de dévouement, si éloigné de l'égoïsme qui menace nos sociétés modernes, les hommes d'exception dont nous saluons aujourd'hui la mémoire l'avaient fait dans leur cœur, dans leur vie." Avant de déposer les insignes d'honneur – la médaille de l'Ordre national du mérite ainsi que la médaille d'or pour acte de courage et de dévouement – sur chacun des cercueils alignés dans le gymnase, le président de la République a conclu : "Je veux, enfin, saluer la grande famille des sapeurs-pompiers dans son ensemble, et tout particulièrement les 24 militaires, civils et volontaires qui, depuis le début de l'année, sont tombés dans l'exercice de leur mission. Tous sont des héros."
La FNSPF reçue à l'Elysée
Numéro 972 – Octobre 2005.
Le comité exécutif de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) a été reçu le 22 septembre 1999 au palais de l’Elysée pour une rencontre de travail avec le Président de la République, Jacques Chirac.
De nombreux points ont été abordés :
- La sauvegarde des services de secours de proximité, à travers notamment la reconnaissance des sapeurs-pompiers volontaires
- La clarification de la place des différents acteurs de la sécurité civile
- La formation à la sécurité civile à l’école
- La définition de moyens pour permettre à un niveau local, zonal et international de reconnaître l’engagement citoyen de sapeurs-pompiers et d’adapter les structures dédiées à la sécurité civile.
A cette occasion, le colonel Richard Vignon s’était vu remettre l’insigne de chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’honneur. Enfin, à l’issue de la réunion, le Président de la FNSPF a remis à Jacques Chirac le tout premier exemplaire de la nouvelle médaille fédérale. Un geste qui a particulièrement touché le président de République, alors fier de rappeler qu’il était caporal d’honneur des sapeurs-pompiers de Corrèze, mais surtout ô combien il estimait les sapeurs-pompiers.