Flash info N°3 - 2018 | Arrêt cardiaque et applications qui sauvent : stop à l'imposture dans la présentation de "SauvLife"
Depuis quelques semaines, des actions de communication en faveur d'une « nouvelle » application se multiplient, occultant sciemment le rôle crucial des sapeurs-pompiers dans la chaîne de secours qui permet de sauver les victimes de malaise cardiaque.
Un décalage malhonnête de certaines prises de parole par rapport à la réalité du quotidien.
Dans un discours totalement irréaliste, certains médecins urgentistes décrivent ainsi la prise en charge des arrêts cardiaques sans même citer l’existence des sapeurs-pompiers dans la chaîne de secours. Pourtant, entre le témoin qui alerte, le bon samaritain éventuel mobilisé par une application et au final l’arrivée d’un SMUR… il y a les 247 000 sapeurs-pompiers qui, dans l’écrasante majorité des arrêts cardiaques, sont les premiers à arriver auprès des victimes pour porter secours, masser et défibriller.
Trompés par un discours drapé de légitimité médicale, les médias relaient malheureusement de bonne foi un discours aussi hypocrite que dangereux auprès du public et des « bons samaritains » potentiels.
La multiplication des applis qui sauvent : utilisons déjà ce qui fonctionne
Au-delà de ces discours malhonnêtes, la FNSPF regrette la multiplication non coordonnée des « applis qui sauvent ». « Il existe déjà le système StayingAlive* qui a fait ses preuves à la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris, au SDIS du Lot-et-Garonne et au SDIS de la Haute-Saône, et cette application est également ouverte aux SAMU. Cet effet de concurrence entre les applications, sous couvert d’innovation, est regrettable pour l’efficacité de la prise en charge des victimes, dénonce le Dr Patrick Hertgen, vice-président de la Fédération. Il aurait été préférable de mutualiser les forces sur une seule application, car les bons samaritains ne vont pas en télécharger plusieurs, pourquoi alors se disperser ? »
Non à la concurrence, Oui à la complémentarité entre les acteurs du secours
Cette situation est d’autant plus regrettable, que le président de la République annonçait le 6 octobre dernier sa volonté de coopération et de mutualisation des moyens des services publics, à travers le développement du 112 comme unique numéro d’appel d’urgence et de plateformes communes de gestion de ces appels. La nouvelle application, en évitant l’appel au 112 en cas d’arrêt cardiaque, ne favorise pas la rapidité et l’efficacité de la réponse des secours.
La FNSPF refuse les quelques dernières voix rétrogrades de la concurrence, de l’exclusivité et de la rivalité.
Défendons la coopération intelligente entre services publics et la coopération renforcée entre les acteurs pour une meilleure prise en compte de nos concitoyens. C’est tout le sens de la démarche engagée à travers le communiqué de presse diffusé ce jour avec l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF).
NON au dogmatisme, OUI au pragmatisme.
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Retrouvez le communiqué de presse diffusé jeudi 22 mars 2018, co-signé par la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) et l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) appelant à un renforcement de la coopération des SDIS et SAMU par une modernisation de la réponse aux appels d'urgence.